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Inhumation de la dépouille d’Abdeslam Ettaoud à Ksar El Kébir : sa famille l’accompagne à sa dernière demeure

C’est dans une ambiance chargée de beaucoup d’émotion, que les funérailles d’Abdeslam Ettaoud ont eu lieu à Ksar El Kébir.

Une cérémonie qui a permis à sa famille de faire son deuil et de tourner la page d’interminables années de souffrance, que seule l’identification de son corps a permis d’atténuer.

Plus d’un demi-siècle après sa séquestration et sa liquidation au centre de détention secret de Ghafsay, le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme a présidé, le vendredi 14 mai 2010 au cimetière de Ksar El Kébir, la cérémonie d’inhumation de la dépouille d’Abdeslam Ettaoud, l’une des victimes du passé des violations graves des droits de l’Homme.

En effet, une délégation de membres du CCDH, composée de Latifa Jbabdi, Mustapha Raissouni et de Mustapha Iznasni, s’est chargée de remettre la dépouille d’Abdeslam Ettaoud à sa famille afin qu’elle puisse l’accompagner à sa dernière demeure.

Sa femme, ses fils, petits fils et les membres de sa famille ont participé au cortège funèbre qui a sillonné les avenues de Ksar El Kébir. Un dernier adieu et un hommage au défunt que des habitants de la ville, des acteurs associatifs et de droits de l’Homme locaux et nationaux, des anciens membres de l’Instance Equité et Réconciliation, d’anciens victimes ainsi que des représentants des autorités locales et du gouvernement ont tenu à partager. Certains enfants, qui ont participé à ces moments historiques, n’ont eu de cesse de s’interroger, avec beaucoup d’admiration d’ailleurs, sur cette personnalité nationale auquel on rend ce dernier et vibrant hommage. Une génération qui a besoin aujourd’hui de savoir comment, aux lendemains de l’indépendance, entre 1956 et 1957, Abdeslam Ettaoud et Brahim El Ouazzani ont été séquestrés et liquidés dans un centre de détention secret connu sous le nom de « Dar Slicher » dans la ville de Ghefsay, et comment, les investigations menées par l’Instance Equité et Réconciliation, puis ultérieurement par le CCDH et par la famille du défunt, ont permis de lever le voile sur son sort, d’identifier le lieu de son enterrement et d’exhumer sa dépouille avant de la remettre à sa famille.

Après une dernière prière et l’inhumation de la dépouille d’Abdeslam Ettaoud, M.Mustapha Raissouni a prononcé un mot au nom du CCDH, dans lequel il a indiqué que l’identification de l’identité du défunt et son inhumation met fin aux années de souffrance de sa famille, rendant hommage par la même occasion au courage et à l’esprit combatif dont à fait preuve son épouse.

M.Raissouni a par ailleurs, mis en exergue les principales étapes du processus d’équité et de réconciliation dans lequel s’est engagé le Maroc, à travers la création de l’Instance indépendante d’arbitrage pour l’indemnisation des victimes de la disparition forcée, et la création de l’Instance Equité et Réconciliation pour l’établissement de la vérité sur les violations graves des droits de l’Homme, l’indemnisation des victimes et l’adoption de recommandations pour la non répétition de ces violations, dont le CCDH poursuit la mise en œuvre, qui garantissent Et M.Raissouni d’ajouter que ce processus a permis d’établir la vérité et de lever le voile sur le sort de centaines de victimes et de mettre un terme aux souffrances de leur famille.

Il est à noter qu’Abdeslam Ettaoud est né en 1916 à Ksar El Kebir. Il a intégré le mouvement national depuis les années 30 et a poursuivi l’action politique avant d’être kidnappé, séquestré puis liquidé entre 1956 et 1957.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts du CCDH qui s’attèle à informer les familles des victimes des résultats des analyses géniques au fur et à mesure de leur réception, et à les accompagner et les soutenir dans leur deuil, conformément aux recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation et de la commission de suivi.

Outre les membres de sa famille, ont participé à cette cérémonie les responsables des bureaux nationaux de plusieurs associations, dont l’Association marocaine des Droits de l’Homme, l’Organisation marocaine des Droits de l’Homme, le forum Vérité et Justice. Une présence qui dénote la forte adhésion de la société civile aux côtés du CCDH, dans la mise en œuvre de l’Instance Equité et Réconciliation.

A.S

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