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Chronique du SIEL : la citoyenneté, le multilinguisme, le handicap et la lutte contre la discrimination dominent les activités du CNDH lors du 3ème jour du salon

Lors de la troisième journée du Salon international de l'édition et du livre, le stand du Conseil national des droits de l'Homme a abrité de nombreux séminaires ayant traité de sujets qui ont attiré l’attention des visiteurs du pavillon, en créant un espace de discussion et d'interaction entre les différentes catégories de la société (le multilinguisme, la diversité culturelle et le handicap, le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), la culture, le patrimoine immatériel et la citoyenneté).

Ainsi, dans le volet "dynamiques des commissions régionales du Conseil national des droits de l'Homme," la commission régionale des droits de l'Homme d’Errachidia-Ouarzazate a traité de "la gestion démocratique du multilinguisme ", à travers une lecture du rapport initial du colloque organisé à Arfoud sur le multilinguisme et la diversité culturelle (12 et 13 janvier 2013) , qui a jeté des bases solides pour instaurer le débat autour de ce thème et a constitué une plateforme importante pour sa poursuite.

Les participants au colloque organisé par le pavillon se sont félicités du contenu de la constitution concernant la cohésion des fondements de l'identité nationale, "Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-Hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque » (préambule), en plus de la constitutionnalisation de l’amazighe aux côtés de la langue arabe, «en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception", la préservation du Hassani, « en tant que partie intégrante de l’identité culturelle marocaine unie, ainsi que la protection des expressions culturelles et des parlers pratiqués au Maroc, et l'ouverture sur les langues étrangères (chapitre 5) ».

Ils ont ainsi appelé à la nécessité d'accélérer la promulgation de la loi organique qui « définit le processus de mise en Œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique ».

Dans le même contexte, la salle de conférence au stand du CNDH , de l'Instance centrale de prévention de la corruption et le Conseil de la concurrence, a abrité une rencontre à travers laquelle la commission régionale des droits de l'Homme de Tan-Tan-Guelmim a abordé le thème : «Culture et patrimoine immatériel», qui a été une occasion pour évoquer les politiques publiques adoptées dans ce domaine (Moussem de Tan-Tan comme modèle).

Cette rencontre a également été l'occasion de dresser un premier bilan de cette manifestation, classée par l'UNESCO patrimoine immatériel de l'humanité. Les participants à la rencontre ont appelé le ministère de tutelle, à s'engager à la mise en œuvre du programme d’action qui a été soumis en vue de la présentation de la candidature du Moussem Tan-Tan comme patrimoine universel de l'humanité, à sauvegarder le patrimoine culturel immatériel, à mettre en œuvre la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ratifiée par le Maroc en 2003 et à ne pas faire du Moussem un festival folklorique annuel sans un plan stratégique ou un objectif clairement défini.

Par ailleurs, «l’Espace rencontres" au sein du stand commun a accueilli une rencontre sur le handicap et les personnes en situation de handicap, sous le thème «l'éducation inclusive, un défi pour l'avenir des enfants en situation de handicap». Les participants à ce séminaire ont considéré que l'éducation inclusive est un concept juridique global fondé sur le principe de la diversité humaine et l’adoption de politiques éducatives qui tiennent compte des différences, des diversités et des besoins spécifiques de chaque catégorie séparément.

Ce concept ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap, mais également les autres personnes en situation précaire (nomades, migrants, enfants des rues ...). Ses principes sont la non-discrimination, l'égalité, l'égalité des chances et les accessibilités, considérant que les principaux obstacles à cette éducation consistent dans la prédominance de l’approche médicale au niveau de la définition du handicap, l'absence d’accessibilités et la prolifération des représentations et des perceptions négatives au sujet du handicap et des personnes en situation de handicap, la culture de la compassion et de la charité, l'absence d’une loi contraignante qui protège le droit à l'éducation et à l'accès aux établissements d'enseignement pour les personnes en situation de handicap, l’insuffisance des programmes de sensibilisation pour promouvoir une culture de l'égalité et de l'égalité des chances.

Au sein du même espace, et dans le cadre des «ateliers du Conseil national des droits de l'Homme», une rencontre a été organisée sur «le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) et les droits de l'Homme". Ce séminaire s'est attaqué aux raisons qui incitent le Conseil à s’intéresser à ce sujet, lié au droit à la santé, inscrit dans la Constitution de 2011 (articles 20 et 31) et garanti par de nombreuses déclarations et conventions internationales. Les participants à cette rencontre ont appelé à la nécessité d'adopter une approche qui repose sur les droits de l’Homme pour faire face à cette maladie, qui ne touche désormais plus l’organisme uniquement, mais affecte également l'identité et la dignité humaine.

Il y a lieu aussi, selon ces participants, de mettre en place des politiques de prévention efficaces, de respecter les droits des personnes atteintes et de celles vivant avec le virus du SIDA et de lutter contre la stigmatisation et la discrimination à leur égard, qui constitue une violation flagrante des droits de l'Homme, arguant que la protection des droits de l'Homme dans le domaine du SIDA est une responsabilité collective (des individus et de l'État, de ses institutions, de la société civile, des médias et de la communauté internationale toute entière).

Dans le cadre de la rubrique "Carte blanche" (la citoyenneté dans le cercle du débat), la salle de conférences, a accueilli Mme Fatima Zahra Tamouh, professeur universitaire qui a estimé que la citoyenneté est une question épineuse et actuelle et l'un des enjeux du développement démocratique, qui a pour essence l'Homme lui-même. Elle a insisté dans son discours sur le sujet qu'il existait un lien entre le développement et la liberté, la libre entreprise et le libre arbitre, la participation à des projets nationaux et à des projets de développement, et que nulle liberté sans conviction. Mme Tamouh a considéré que la citoyenneté n’est pas quelque chose d’innée, et a distingué à cet égard entre la citoyenneté universelle et la citoyenneté de l'Etat ou l’Etat citoyen, et ses politiques locales, et entre la citoyenneté de l'individu ou l'individu citoyen dans son voisinage, appelant à la nécessité de renforcer la confiance entre le citoyen, l'État et ses institutions d’une part et entre les citoyens eux-mêmes d’autre part.

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