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Centre du Rif pour la préservation de la mémoire : Préservation de la mémoire collective pour consolider la réconciliation nationale

Entretien avec Mohamed Hamouchi, Président de l'association culturel Aoussan à Nador

Quelles sont les composantes du projet que votre association mets en œuvre dans le cadre du programme réparation communautaire et quels en sont les objectifs ?

Dans le cadre de la philosophie du programme réparation communautaire qui vise à impliquer les acteurs locaux dans la mise en œuvre du programme et après nombre de concertations avec les associations de droits de l’Homme, avec les associations culturelles et les associations de développement, l’Association culturelle Aussen a proposé dans le cadre du programme réparation communautaire le projet ‘ centre du Rif pour la préservation de la mémoire’. Il s’agit d’un centre scientifique dont la mission est de collecter les documents et les archives concernant les évènements en relations avec les graves violations des droits de l’Homme au Rif, surtout durant les années 1958/1959 à travers l’enregistrement des récits et témoignages oraux et l’élaboration des rapports et documentaires sur ces questions.

L’Intérêt de ce projet réside dans la sensibilisation et l’information des jeunes générations à l’histoire des violations graves des droits de l’Homme. Le premier pari de ce projet c’est la préservation de la mémoire des évènements de 1958/1959 menacée par l’oubli, surtout pour la région du Rif caractérisée par la tradition orale comme moyen de protéger et de préserver sa mémoire. Dans ce cadre plusieurs activités seront organisées : tables rondes, séminaires scientifiques et publications, à travers lesquelles le Centre du Rif créera les dynamiques, débats et échanges contribuant ainsi à la construction et la préservation de la mémoire collective pour consolider la réconciliation au niveau nationale et démocratique.

Vous en êtes où dans la mise en œuvre du projet ?

Après la phase de Préparation et d’organisation, l’action de l’association s’est concentrée, avec l’aide de chercheurs – depuis juillet 2009- à mener une campagne de sensibilisation envers les groupes cibles : associations, acteurs civils et politiques, institutions publiques et semi-publiques , chercheurs académiciens, centres de recherche, médias ainsi que la population locale en distribuant des brochures et dépliants de présentation du projet en cours de mise en œuvre.

Dans une deuxième phase, l’équipe de recherche a commencé dès le mois d’Aout à préparer ‘l’opération de documentation et d’écriture des évènements e 1958 /1959 en :

- Identifiant les sources d’information ;

- Préparant les liste des ouvrages de références et bibliographies avec les associations et les chercheurs au niveau local ;

- Consultant les thèses et mémoires en relation avec le sujet ;

Ensuite et après la finalisation du dessin de la carte de la région où se sont passés les évènements, les chercheurs du centre procèderont à la documentation et à l’archivage des données et récits oraux à travers la recherche expérimentale et la communication directe. Toutes les régions seront étudiées. L’Opération de documentation sera basée sur l’organisation de sorties d’investigation dans les régions concernées afin de collecter les témoignages des victimes et personnes ayant vécues ces évènements.

Le Centre commencera dès le mi- Octobre prochain à préciser ses activités, et commencera l’enregistrement et l’archivage des récits des victimes ayants vécus ces atrocités. Nous avons aussi comme ambition de collecter tout ce qu’on pourrait avoir comme documentation officielle et partisane et consulter les archives de la presse nationale et étrangère qui ont traitées ces évènements.

Quelles sont les facteurs qui ont facilité l’avancement du projet et quelles sont les contraintes ?

Parmi les choses qui nous ont facilité le travail, c’est le fait que la majorité des associations partenaires du projet ont une expérience et expertise professionnelle nous permettant de confronter toutes les problématiques à temps , de jouer son rôle dans la mobilisation des acteurs et des chercheurs et de se porter volontaire pour la mise en œuvre des activités et programmes du projet. Nous avons constaté lors de la mise en œuvre du projet que les associations locales est un vrai levier de l’éducation à la citoyenneté, à la démocratie et aux droits de l’Homme.

Concernant les contraintes, elles résident dans le fait que, des fois, nous sentons le besoin d’une sorte d’appui politique si nous pouvons dire, surtout que notre projet touche à un sujet sensible. Nous confrontons aussi des problématiques techniques qui réside dans le fait que l’immensité de la couverture géographique qui concerne le projet dont la majorité est en zone rurale, ajoutant à cela les difficultés de transport ainsi que d’autres dépenses non prévues dans l’étude du projet. Mais nous dépasserons tout cela avec l’association des volontés des intervenants.

Quelle évaluation faites-vous de la dynamique créée par le programme réparation communautaire ? Et quels sont les nouveaux défis du programme ?

Plusieurs facteurs ont contribué pour permettre au programme réparation communautaire de créer une forte dynamique dans les régions concernées. Ces facteurs sont : le fait de concevoir la réparation communautaire dans son sens large, de point de vu de droit collectif des régions concernées ; d’intégrer les valeurs de diversité de complémentarité et d’équilibre dans le programme entre l’urbain et le rural ; d’insister sur l’implication du maximum d’associations locales œuvrant dans le développement social, culturel et en droits de l’Homme ; la mise en place des coordinations en tant qu’espace de débat, de dialogue et d’interaction et la contribution des sessions de formation à la création d’un esprit de travail de groupe chez les différents acteurs ainsi que l’adoption de l’approche participative dans les différentes phases du projet.

Les nouveaux défis qui concernent le programme est de développer les mécanismes de mise en œuvre des projets et instaurer une bonne gouvernance dans sa gestion, d’appuyer encore plus les associations bénéficiaires à travers le renforcement des capacités, de garantir plus d’implication des partenaires du CCDH dans le programme et de réfléchir ensemble à garantir des mécanisme pour assurer les projets de développement dans ces régions pour qu’elles puissent rattraper les autres régions aux niveaux de développement économique, social et culturel au niveau national.

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